Une cuillère pour Albert
Spectacle musical et théâtral pour enfants (de 5 à 11 ans)
Musique Xavier Dufour
1 homme
1 décor tournant
Une étrange épidémie vient de s'abattre sur les comédiens d'une petite compagnie de théâtre. Le spectacle doit malgré tout se dérouler... Seul le remplaçant est sur pied, et il décide de relever un défi insensé ! Il va jouer tous les personnages : le vieux savant Albert Epsilon dans son laboratoire, inventeur d'un sirop d'amour qui rendra bons, aimables et généreux tous ceux qui le goûteront, le malicieux François Klepto qui veut s'emparer du précieux flacon et sa formule chimique, et la séduisante Agathe qui veille sur la mixture.
Pari tenu pour la doublure, malgré les cafouillages, les gags et les imbroglios dûs à des erreurs de manipulation de bande son, de costumes, ou à des dérapages de texte. Mais il commence à tousser, la fièvre monte... Le remplaçant devra-t-il être remplacé ?
Théâtre, chanson, humour et tendresse en sont les ingrédients.
A déguster à la cuillère dès cinq ans !
Extrait...
(Au centre, vers le fond de la scène, une sorte de grand paravent de rideau noir cache l'essentiel du décor. Côté jardin, un portemanteau perroquet est garni de costumes masculins. Côté cour, un mannequin de cire, sans tête, porte des vêtements et accessoires féminins.
Un homme monte sur scène alors que la salle est encore allumée. Il est habillé normalement, sans maquillage. Il regarde un instant le public, attendant la fin du brouhaha. Il a manifestement l'air gêné. Puis il va trois secondes derrière le rideau noir. Des projecteurs s'allument, la salle s'éteint. L'homme revient à l'avant-scène. Il toussote et fait quelques pas avant de prendre brusquement la parole.)
Je sais, vous n'allez pas être contents... Y a peut-être des garçons qui vont crier, des filles qui vont pleurer... ou le contraire... mais autant vous le dire tout de suite : (Il marque un temps, embarrassé.) ... il n'y aura pas de spectacle !
Parce que dans le spectacle, il y avait Martin, qui jouait le personnage de François Klepto, le personnage le plus important... hé bien, Martin est malade, il ne peut plus parler, il n'arrête pas de tousser... (Complètement aphone, il essaie de lancer un bout de phrase incompréhensible, qui s'achève dans une quinte de toux. Sourire.) Ça, ça n'aurait pas été trop grave parce que moi, justement, je suis le remplaçant de Martin. La doublure, comme on dit. Je connais son rôle et je peux très bien jouer le spectacle à sa place. Mieux que lui, même... Mais le problème, c'est qu'il a donné ses microbes à tout le monde ! (Avec une voix voilée et quelques toussotements, il bonimente : ) “ Microbes, microbes ! Très bons, pas chers ! Qui veut mes mimi, qui veut mes microbes ? ” (Il revient à sa voix normale.) Alors maintenant, Jean-Paul est malade, pareil. Jean-Paul, c'est lui qui fait le personnage du vieux savant Albert Epsilon. Je peux le remplacer aussi, quand il est malade tout seul. Mais aujourd'hui je peux pas faire les deux en même temps ! Surtout que Sophie est bien sûr malade, celle qui fait Agathe, et elle, même si elle était malade toute seule, je ne vois pas comment je pourrais la remplacer. Je ne fais pas les rôles de filles, moi ! Ho !
Et pour vous dire à quel point il n'y aura pas de spectacle aujourd'hui, il y en a un autre avec quarante de fièvre, c'est Alexis, le régisseur. Vous savez, celui qui d'habitude est caché derrière et qui s'occupe d'allumer ou d'éteindre les lumières et d'appuyer quand il faut sur les boutons du magnétophone pour envoyer la musique quand il y a des chansons.
Alors vous voyez bien que je ne peux pas tout faire !
Faut pas m'en vouloir, c'est pas ma faute, mais... (Geste pour signifier qu'on arrête là.) Au revoir... (Il fait semblant de sortir. Mais avant de disparaître, il hésite, se retourne vers le public.) Enfin, quand je dis “ C'est pas ma faute ” ... si, quand même un peu... (Il revient à l'avant-scène.) Hier, quand Martin est descendu au sous-sol du théâtre, fouiller dans les vieux costumes, j'ai coincé la porte ! Le Martin, il est resté deux heures dans le froid ! A respirer la poussière et le moisi ! Alors ce matin... (Il rejoue une extinction de voix suivi d'une quinte de toux, puis il rigole.) Comme ça, c'est moi qui le remplace ! Moi la vedette !
Seulement je n'avais pas prévu que les autres attraperaient aussi la maladie, même sans être coincés dans la cave ! Alors comment voulez-vous que je fasse, maintenant ?... Jouer tout le spectacle à moi tout seul ? Non mais vous rigolez ?
Je cours derrière le rideau. (Il le fait.) Je fais Alexis qui envoie les lumières et la musique (Il revient, on entend la musique.) , après je cours par là et je fais Albert Epsilon : (Après avoir pris la canne et le chapeau au portemanteau, il déguise sa silhouette et sa voix.) “ Le sirop d'amour n'est pas fait pour que les méchants se fassent aimer des gentils ! ” Après je fais François Klepto : (Il repose canne et chapeau et enfile très vite la belle veste.) “ Si ce sirop rend vraiment les gens aimables et généreux, il suffirait peut-être d'en faire goûter aux soldats et aux automobilistes. ” Et je saute par là pour faire Agathe : (Il jette la veste, prend un collier au mannequin, féminise sa voix et son attitude.) “ Et aux voleurs ! Donnez donc l'exemple, monsieur Klepto. Goûtez ! ” (Il retire le collier, ramasse la veste, et reprend un ton normal.) Une heure comme ça, moi je serai crevé, et vous n'aurez rien compris !... (Il remet les accessoires en place. Un temps, puis il se précipite derrière le rideau.) Et la musique à éteindre ! (La musique s'arrête. Il revient.)
Remarquez, depuis le temps que je me tourne les pouces à regarder jouer les autres, je commence à avoir envie de me crever ! Et si en plus vous arrivez à comprendre quelque chose au spectacle, alors là, Sophie sera complètement baba d'admiration, c'est moi qui garderai le premier rôle, et Martin deviendra remplaçant ! Là !
On essaie ?
Chiche ? 22 ? Pas cap ?
Cap !
.../...
Julo Padpo
Spectacle musical et théâtral pour enfants (de 6 à 11 ans)
Musique Xavier Dufour
1 homme
décor unique
Julo Padpo faisait le clown dans un petit cirque. Les temps ont changé. Le cirque a fait faillite... Alors Julo s'est installé dans une cabane sur un terrain vague, et récupère, bricole, rafistole, redonne une âme aux vieux objets inanimés. Sa marinalisation n'entame pas son enthousiasme et sa fantaisie.
Mais un jour tombe une menace d'explusion pour installer un parc de loisirs sur le terrain. Julo réunit un comité de soutien (les enfants du public !) et tente de les rallier à sa cause afin de préserver son hâvre de paix, de rire et d'aventure.
Par le biais de la comédie, ce spectacle théâtral et musical, coloré et tonique, sensibilise les enfants au gaspillage et à la récupération des déchets, ainsi qu'à la fragilité des exclus de la société.
Julo Padpo, qui fait tout avec presque rien, qui fait rire avec presque tout...
Les p'tits boulots
de Julo Padpo
Spectacle musical et théâtral pour enfants (de 6 à 11 ans)
Musique Xavier Dufour
1 homme
décor unique
Dans un décor astucieux à transformations, manipulé, bricolé par le personnage en direct devant le public, Julo Padpo décide de reprendre une place à peu près normale dans la société. La priorité est donc de trouver du travail. Il se présente au guichet de l'embauche et ne se voit proposer malheureusement qu'une liste de petits boulots idiots, inutiles ou farfelus. Julo Padpo relève pourtant le défi, et avec l'aide des enfants qui le soutiennent dans ses aventures burlesques, se met à imaginer pour chaque métier proposé des prouesses, des astuces empreintes de fantaisie et de poésie, qui lui assureront un grand avenir ! Il aura même l'occasion de donner libre cours à toute son inspiration sur la dernière proposition d'emploi : comédien !
Extrait...
(Lancée des coulisses, une vieille valise mal fermée vient s’écraser au milieu de la scène. On entend une voix qui proteste. Quelques instants plus tard, un gros baluchon rouge atterrit près de la valise. Les protestations redoublent, puis Julo déboule en trébuchant, comme si quelqu’un l’avait brutalement envoyé sur scène contre son gré.)
JULO - (vers les coulisses : ) Y a d’autres façons de dire non ! (Il rajuste ses habits.) Sauvage !... On peut dire « désolé, monsieur, cela ne convient pas, mais nous vous remercions et vous souhaitons bonne chance pour la suite »... Au lieu de renvoyer à coups de pieds dans le derrière !... (Il ramasse ses affaires et refait sa valise...) Je ne suis pas un chien ! (Très digne : ) Même s’il m’arrive de faire les poubelles, je suis encore un homme !... Non mais... Je demandais juste un petit boulot... Je ne volais rien. Je ne mendiais même pas... Hé, patron ! Tu peux quand même relacher mon cheval ! Hein ? (Il appelle : ) Vélo !... Vélo ! Viens mon Vélo, viens mon tout beau... (Le vélo entre en scène tout seul, traînant une petite cariole. Il peut être téléguidé, ou simplement tiré depuis la coulisse opposée par un fil de nylon.) T’inquiète pas, on en trouvera d’autres, des boulots. Les boulots, ça court les rues. Et comme nous aussi on est à la rue, on va forcément en croiser plein ! (Il a refait tous ses bagages et les a chargés dans la cariole. Il se retourne soudain vers la coulisse d’où il s’est fait éjecté et crie avec fierté : ) De toute façon, si vous aviez dit oui, c’est moi qui aurais dit non !... Parce que c’est pas des conditions de travail, ça, monsieur ! Douze heures par jour au fond de la mine, à pelleter des tonnes de pâte dentifrice, à respirer du fluor, à s’enliser dans les coulées collantes... Hé, c’était au siècle dernier, les gueules blanches ! (Il revient prendre Vélo à témoin.) C’est vrai, quoi, c’est du sale boulot ! A peine mieux que la semaine dernière, quand on a creusé dans la carrière de savon. Des tonnes de blocs de savon qu’il fallait extraire, à la pelle, à la pioche, au rabot, à la râpe... Avec toute la poussière qu’on respire, le soir en mangeant la soupe ça fait des bulles ! Par temps de pluie, même avec des semelles à crampons, tu peux pas tenir debout ! Zwiiip ! Et on peut toujours râler auprès du patron : il s’en lave les mains !
(Il s’arrête enfin face au public, arborant un large sourire.) Eh oui, mes amis, depuis un mois, tous les jours c’est le même refrain ! Je me présente pour un petit boulot, je dis que je suis un peu touche-à-tout… et on me répond que je suis beaucoup bon-à-rien ! (Il sort une enveloppe de sa poche.) Alors j’ai ressorti la gentille lettre que vous m’aviez donné je sais plus quand… C’était quand, déjà ? Vous vous rappelez ?… Mais si, il y a bien quelqu’un ici qui se souvient de cette lettre, avec au moins cinquante signatures ! (Il sort la lettre de l’enveloppe, et commence à la lire à haute voix.) « Cher Julo Padpo. Nous, les enfants du quartier… » C’est quand même bien vous, non ? « On te connait bien depuis que tu as installé ta cabane dans le terrain moche derrière la décharge à ordures. Tu es même notre grand copain clown parce que tu inventes toujours des trucs rigolos, que les parents trouvent idiots... On sait que tu en as assez d’être tout seul et tout pauvre dans la rue, alors si on peut, on veut t’aider à devenir normal. Pas trop normal quand même, mais au moins comme il faut pour ne plus avoir froid à côté des ordures. » (ému, à Vélo : ) Ils sont mignons. On voit bien que c’est pas des patrons. « On peut pas te donner du boulot, mais peut-être on peut te conseiller pour te faire embaucher. » (Il remet soigneusement la lettre dans l’enveloppe.)
Me conseiller ! (Petit rire.) Vous n’êtes pas les premiers à vouloir me conseiller. On m’a déjà conseillé : d’être bien rasé, d’être bien habillé - je fais ce que je peux avec ce que j’ai -, de sentir bon - ça, ça dépend des ordures et du sens du vent -, de ne pas faire l’imbécile - c’est pas facile -, d’être poli - surtout si je suis pas joli -, de bien obéir - même aux ordres idiots que je comprends pas -, de ne pas réclamer beaucoup d’argent – même si on me réclame beaucoup de travail -… Enfin, c’est tout ce qu’on vous conseille tout le temps aussi à vous, les enfants, non ? Et c’est tout ce que vous avez tellement de mal à faire, hein ? Etre propre, poli, obéissant, courageux, et pas faire l’imbécile... Dur, pas vrai ?... Et vous qui êtes presque pire que moi, vous voulez me donner des conseils ! Laissez moi rire ! (Il rit de bon cœur, en forçant même un peu.) Vous savez au moins comment ça se passe, quand on cherche un boulot ?
Alors je vais tout vous expliquer... Et si je vous ai demandé de venir ici aujourd’hui, c’est parce que je veux m’entraîner à la chasse au boulot, et je voudrais que vous me disiez un peu si j’ai des chances d’en attrapper un en faisant comme je fais.
Mais bon, d’abord, il faut que vous sachiez comment ça démarre, la chasse au boulot…
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