La cousine Bette
d'après l'oeuvre de Honoré de Balzac
Adapatation de mise en scène : Laure Mandraud
Vieille fille sèche et revêche, Lisbeth FISCHER dite Bette, vit aux crochets de sa cousine Adeline qui l’a charitablement accueillie chez elle à la suite de son mariage avec le Baron HULOT, maréchal d’Empire. Malgré cette situation enviable, Adeline est à court d’argent pour régler la dote de sa fille et fait appel au beau-père de son fils, Monsieur CREVEL, ancien parfumeur fortuné. Celui-ci lui offre de devenir sa maîtresse pour obtenir la somme demandée, en se disant autorisé du Baron Hulot lui-même. Adeline, outrée, chasse le parfumeur, qui décampe, non sans lui avoir révélé, la vie dépravée que mène son mari avec des courtisanes… L’une d’elle, Mme MARNEFFE, va devenir l’instrument de la Cousine BETTE, rongée de dépit et de jalousie, pour conduire la famille entière à la ruine et au déshonneur… Paru en 1846, ce roman de Balzac fit un triomphe.
Jalousie, vengeance, famille, argent...
Les dialogues composés par Balzac dans la Cousine Bette sont tout simplement fabuleux. Les répliques font mouche, entraînant le spectateur dans l’univers de la famille Hulot. Amour sublime ou pervers, jalousie irraisonnée, trahison abjecte sur fond de rivalité, conduisent tous les acteurs de cette comédie humaine à la ruine morale et matérielle. Le mot « comédie » n’est pas un vain mot chez Balzac, car dans les situations les plus tragiques, il n’est jamais exempt d’un regard pertinent et caustique qui sous sa plume amène des traits d’esprit, des expressions et des drôleries auxquelles nous sommes encore sensibles aujourd’hui. Et c’est là tout le génie de son œuvre : parler de nous en décrivant la société de son temps. Les deux acteurs ont à interpréter neuf personnages, dont la diversité de caractère et de mœurs doit les conduire à donner le meilleur de leur art. L’exercice est périlleux, virtuose, mais envoûtant et prometteur de grands bonheurs. Les nombreux costumes, extrêmement soignés, ajoutent des contraintes de changements rapides, mais donnent une belle esthétique au spectacle et une grande crédibilité aux rôles. Le verbe de Balzac une fois en bouche offre un feu d'artifice d'intelligence et de sensibilité.
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